Actions 2004 - 2005
actions 2004-2005
Témoignages de Mireille et Jean-Pierre Libberecht
acteurs sur le terrain ; Novembre 2004-avril 2005

Début novembre 2004 nous repartons en Inde comme chaque année pour 6 mois, durée de notre visa.
Arrivés dans le village de Bommayarpalayan où nous vivons, les demandes pour la construction ou la réhabilitation de huttes nous attendent. Nous entamons les enquêtes préliminaires, afin de commencer les travaux au plus vite. Après la création de notre association A L' ABRI DE LA MOUSSON en juin, nous allons pouvoir travailler dans de meilleures conditions ;
5 huttes seront effectivement construites.

Et puis c'est la catastrophe du 26 décembre !

Sur l'instant, nous n'avons pas eu peur, ne pouvant connaître l'intensité du séisme générateur du raz-de-marée. Sur la plage où nous habitions, grâce sans doute à la configuration de la côte, le tsunami, quoique dévastateur, a été moins important que dans les autres villages situés au Nord et au Sud de PONDICHERRY.

Toutefois, lorsque nous avons pu nous rendre sur les lieux, ce fut une vision d'apocalypse, tout était détruit, plus aucune hutte n'était debout, les bateaux et les filets n'étaient qu'un monceau informe...
LES PÉCHEURS N'AVAIENT PLUS RIEN.

La situation dans notre village et les villages très proches était particulière, compte-tenu de la proximité de PONDICHERRY et d'AUROVILLE. Les volontaires de différentes associations sont intervenus très rapidement. Les familles sinistrées ont été accueillies dans plusieurs structures, écoles , collèges ou campements dressés à la hâte. Tout cela dans la crainte de nouvelles secousses sismiques et d'une nouvelle vague dévastatrice annoncée.

Par la suite, les aides sont arrivées de toutes parts et comme bien souvent, sans tenir compte des croyances, des cultures et surtout du rapport entre les castes..
Il est apparu des inadéquations entre les besoins réels et les aides apportée, par manque de concertation avec les sinistrés et leurs représentants locaux, les PANCHAYATS, équivalents aux maires de nos communes.

Par ailleurs, nous nous sommes mis à la recherche des familles que nous avions aidées et avec lesquelles nous gardons toujours un lien très fort et très étroit après la construction de leur habitation. Nous fumes heureux de les retrouver indemnes et nous les avons réconfortés de notre mieux.

Le 29 décembre 2004, les dispositions gouvernementales ont été connues : interdiction formelle de reconstruire la moindre hutte ou abri à moins de 500 m de la côte. Il faut rappeler que les pêcheurs vivaient sur la plage et les Dalits (Intouchables), en retrait mais dans la zone des 500 m.
Ces décisions ont déclenché des heurts, souvent très violents entre les deux communautés. Du fait des croyances ancestrales, les habitants de castes différentes ne peuvent cohabiter sur un même lieu.
De plus, la centrale nucléaire de MAHABALIPURAM ayant été touchée, la pêche, principale ressource des sinistrés, était interdite pendant 2 mois. Les pêcheurs ont repris leurs activités en mars sans information complémentaire sur cet incident majeur.

Le 31 janvier 2005 , Monsieur SEGUY, Consul de FRANCE à PONDICHERRY, a convoqué toutes les ONG et les diverses associations pour nous informer des décisions du Gouvernement central par rapport à l'aide que nous pouvions apporter en matière de construction.
Nous avions l'obligation de prendre en charge la construction de modules comprenant les habitations de 50 familles ainsi que les infrastructures : école, sanitaires, voirie, dispensaire... Coût estimé 140 000 € plus frais annexes. CES CONSTRUCTIONS SERONT SOUMISES AU COLLECTOR DU DISTRICT.

Dans ce contexte, que pouvions-nous faire?
ATTENDRE alors que des dizaines de familles comptaient sur nous?
A L'ABRI DE LA MOUSSON n'a pas les moyens ni le désir de subventionner un module ; de plus, nous souhaitons garder la maîtrise des fonds dont nous sommes comptables auprès de nos donateurs.

Nous avons donc repris les dossiers en attente dans les villages de PERYARMUDLYARCHAVADI et d'EDAYANCHAVADI qui se trouvent dans la banlieue de PONDICHERRY et qui n'avaient pas été touchés par le tsunami ; nous y avons réalisé 23 huttes.

Le 14 mars 2005, les dispositions gouvernementales n'avaient pas évolué, les terrains pour les constructions n'ayant pas été distribués, nous avons pris la décision d'aider le village de lépreux de DUBRAYAPET où nous avions une forte demande depuis longtemps. Nous y avons fait construire 30 huttes ; la dernière a été terminée le 28 avril, veille de notre départ.

Malheureusement le travail est loin d'être terminé, des familles complètement démunies comptent sur nous pour notre prochaine action , lors de notre séjour de novembre 2005 à avril 2006

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